L’armée turque vient d’annoncer une opération imminente contre les Kurdes dans le nord et l’est de la Syrie, faisant part de son intention d’effectuer l’opération en coordination avec les militaires russes et américains pour éviter tout affrontement ou événement inattendu.
Le porte-parole de la présidence turque, Ibrahim Kalin, justifie la prochaine action militaire de l’armée dans le cadre de l’opération anti-Daech de la prétendue coalition internationale dirigée par les États-Unis.
« La Turquie, en tant que partie intégrante de la coalition internationale contre Daech, soutient toujours la lutte anti-Daech. Cela nous amène à mener de nouvelles opérations militaires sous les auspices des armées américaine et russe », a lancé le responsable turc.
Il est allé plus loin dans ses propos, en ajoutant :
« Nous avons un mécanisme particulier, que nous mettrons en vigueur à temps, pour empêcher tout possible accrochage. Nous avons clairement affirmé que nous ne pouvons autoriser aucun groupuscule terroriste à se déployer près de nos frontières ou prendre le contrôle des régions nord-est de la Syrie. »
Lire aussi : Syrie : début de la patrouille conjointe américano-turque à Manbij
Pour ce qui est du récent entretien téléphonique du président turc avec son homologue américain, le porte-parole de Recep Tayyip Erdogan a signalé que le président Erdogan s’était entretenu avec Donald Trump de ses soucis sur le soutien de l’administration américaine aux Kurdes opposés au gouvernement turc.
Mais l’anti-américanisme affiché d’Ankara est-il crédible ? Interrogé par Al-Alam, l’analyste turc Jawad Ghouk estime :
« Aujourd’hui, la Turquie cherche à atteindre le résultat escompté dans le nord-est de la Syrie et cela ne sera possible que grâce à ses interactions avec les Iraniens et les Russes lors des opérations militaires à Idlib. À chaque fois que la Turquie se prépare pour un scrutin, l’armée turque lance une opération militaire contre les Kurdes au nord de la Syrie. Ce sont en fait les chars d’assaut qui déterminent le résultat des élections. C’est peut-être en comprenant cette contrainte que la Russie et l’Iran ont décidé de donner encore du temps à la Turquie ».